Table ronde le jeudi 3 octobre 2024 à Lille
"Où en sommes-nous sur l’arrêt du réseau cuivre et quelles sont les opportunités ?"
Les intervenants :
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Christophe Outier, Directeur de la Stratégie et des partenariats- Délégué Général - NORDNET
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Dimitri Louvet, responsable Avant Vente, Eurofiber France
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Sébastien Delplace, directeur des ventes, Covage Infra
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Laurent Hullot-Wilm, Directeur Commercial, Marketing & Communication, IFT
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Animation : Paul Dubois, ITRnews / CDRT
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Compte-rendu :
La table ronde dédiée à l’arrêt du réseau cuivre soulève des enjeux majeurs pour la transition numérique en France. Christophe Outier, de Nordnet, met l’accent sur la nécessité de ne laisser personne sur le bord de la route face à cette mutation. Bien que la fibre soit présentée comme la solution idéale, elle ne couvre pas encore tout le territoire. Certains abonnés, par manque de moyens ou de volonté, risquent de se retrouver sans connexion, un problème que l’État et les collectivités locales doivent pallier. Nordnet mise sur les satellites géostationnaires pour proposer une alternative haut débit, notamment avec des solutions telles que Thales et Eutelsat. Christophe souligne que « ceux qui ne veulent pas de la fibre ou ne peuvent pas y accéder doivent quand même pouvoir profiter d’une connexion stable », tout en saluant l’engouement suscité par des initiatives comme Starlink qui facilitent l’accès à l’internet par satellite.
Dimitri Louvet, d’Eurofiber, apporte un éclairage technique en expliquant pourquoi Orange accélère la fermeture du réseau cuivre. La transition vers la fibre est inévitable, notamment avec l’explosion des usages ultra-connectés liés au cloud et à l’intelligence artificielle. Les opérateurs doivent être attentifs aux spécificités des offres FTTH (fibre jusqu’au domicile) et FTTO (fibre jusqu’à l’entreprise), qui présentent des enjeux différents en termes de connectivité et de téléphonie.
Sébastien Delplace, de Covage Infra, rappelle l’importance d’une distinction claire entre l’arrêt commercial et l’arrêt technique du cuivre. Il pointe du doigt la résistance des opérateurs, parfois peu enclins à migrer leurs anciens clients ADSL, notamment en raison de marges réduites sur les offres fibre. Sébastien souligne que 25 % des entreprises n’ont toujours pas souscrit à la fibre, et 35 % d’entre elles n’envisagent pas de le faire. Une transition qui ne se fera pas sans une pédagogie active et des offres adaptées pour restaurer la valeur de la connectivité.
Laurent Hullot-Wilm, de l'IFT, salue la réussite française dans le déploiement de la fibre. Avec 90 % des foyers déjà équipés, la France est en avance en Europe, juste derrière l’Espagne. La fermeture du cuivre s'impose pour des raisons de performance, d'efficacité énergétique et d'équilibre économique. Il insiste sur les investissements massifs des opérateurs alternatifs, représentant plus de 50 % du financement, et évoque l’importance de l’État dans la sensibilisation des entreprises et particuliers. Une campagne similaire à celle de l’extinction de la télévision analogique semble indispensable pour assurer une transition réussie à grande échelle. Laurent conclut avec un appel à l’action : « Ne laissez pas passer cette opportunité, car elle est essentielle pour répondre aux besoins de vos clients en matière d’accès internet, cloud, mobilité et sécurité. Si vous ne le faites pas, d'autres le feront. »